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rencontre avec les éditions luciférines
Entretien réalisé le 14.12.2024
Aujourd’hui, nous rencontrons Barbara Cordier des éditions Luciférines, maison d’édition indépendante spécialisée dans la littérature fantastique et horreur.
Si on part du principe qu’un manuscrit est accepté pour publication, il y a tout un travail de correction qui commence. C’est rare qu’un texte soit publié tel quel, même si ça peut arriver. En général, il y a toujours une phase de réécriture et de correction qui peut durer plus ou moins longtemps. On retravaille le style, mais on peut aussi faire des suggestions scénaristiques, proposer des améliorations sur certaines scènes, ou encore relever des incohérences (on ne les voit pas toujours directement). Après, l’auteur est « libre » et on a toute la partie sur la mise en page, sur la création de la couverture. On demande l’avis de l’auteur ce qu’il veut, ce qu’il imagine, s’il a envie de s’impliquer sur la couverture. Concernant les délais entre la réception d’un manuscrit et la publication finale, ça dépend vraiment du texte : de sa longueur et du travail à fournir. En moyenne, il faut compter environ six mois. Cela laisse le temps de relire, corriger, échanger avec l’auteur (qui a souvent d’autres engagements), et avancer sur le reste. La partie la plus longue, c’est la correction. Une fois qu’on en est à la mise en page et à la couverture, ça va assez vite, surtout qu’on peut le faire en parallèle, quand l’auteur à un retour de correction à faire, par exemple.
Je ne pense pas que l’IA peut faire le travail d’un humain. Pour les couvertures, on travaille avec des illustrateurs. Ça peut arriver que je l’utilise par contre quelquefois pour avoir des idées, faire du brainstorming ; ça peut être une aide par rapport à ça. Mais l’illustration finale, c’est toujours de l’humain. Par rapport au texte, pour l’instant, l’IA ne pourra pas nous faire un roman. Mais ça peut aider parfois pour les recherches. C’est plus rapide que Google, si on a besoin de précisions historiques, par exemple. Donc ça peut être un assistant, mais à utiliser avec prudence et en gardant sa créativité.
Je ne pense pas que ce soient des conseils particulièrement novateurs, mais il faut vraiment bien soigner ses premières pages, son accroche, son introduction ; écrire un livre qui, tout de suite, soit efficace. Donc vraiment retravaillez beaucoup la scénarisation de votre d’exposition, ce genre de choses pour être sûr que l’éditeur va accrocher et avoir envie d’aller plus loin. Faites sentir que le texte a été vraiment été travaillé, même si on va retravailler peut-être dessus, et cetera. Le plus important c’est de réussir à intéresser favorablement l’éditeur dès le départ en étant efficace. En tout cas dans l’horreur et le thriller, on aime bien ça. Et puis évidemment, si vous voulez ce genre de style et de publications, il faut tout de suite qu’on sente la patte du genre : quelque chose de sombre, quelque chose d’inquiétant, dès le départ. Sinon, ça peut risquer de faire décrocher l’éditeur.

Littérature horreur, fantastique et thriller.

Autrice à ses heures perdues.
Speedrunneuse de plumes.
Répond premier degré au second degré (c'est drôle).
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