A. Briac - L’auto-édition, c’est prendre en charge, seul, de manière indépendante, toute la chaine du livre.

Quand vous êtes en maison d’édition, vous écrivez votre texte, et puis, une fois que vous avez réussi à trouver votre éditeur, vous envoyez votre texte. Si vous êtes accepté, il y a toute une phase de correction qui commence. C’est hyper formateur d’avoir les conseils des éditeurs. Malheureusement, on n’a plus la main sur son texte. Quand on signe son contrat d’édition, en tout cas, à mon époque, on abandonne ses droits pour 70 ans après notre mort. Donc, on n’a plus aucun droit sur rien. Les éditeurs peuvent imposer la correction, la couverture, de supprimer des personnages, de changer leurs noms, leur genre, etc.

De plus, on a très peu de droits d’auteurs (6 ou 7, voire 8 % prix hors taxe). En auto-édition, on perçoit 70 % sur le numérique et 60 % sur le broché. Ça change tout.

L’auto-édition n’empêche pas de travailler comme dans une maison d’édition. J’ai besoin d’un retour éditorial ; je ne peux pas faire sans. Je travaille avec une éditrice freelance, des correctrices, des alpha-lectrice, des bêta-lectrices, une graphiste. On n’est pas du tout tout seul, comme on pourrait le croire. Au contraire, plus on est accompagné, plus le boulot est professionnel.