rencontre

Interview de Maxandre Chamarré

Entretien réalisé le 24.02.2024
Dans le cadre de nos interviews, nous mettons un point d’honneur à rencontrer des auteurs, des éditeurs et autres acteurs du métier de l’édition. Ce 24 février 2024, nous avons eu l’occasion de rencontrer Maxandre Chamarré, une jeune autrice publiée chez Hachette Roman.
Carrière
Est-ce que tu as envoyé toi-même ton manuscrit chez Hachette, ou est-ce Hachette qui t’a repérée via Wattpad ?

M. Chamarré - J’ai d’abord été repérée par l’entreprise Wattpad qui m’a proposé de faire partie du programme Wattpad stars (un programme d’accompagnement des auteurs). J’ai commencé à travailler avec eux dans ce cadre. Ensuite, j’ai signé un contrat pour le programme « histoires payantes ». […]

Initialement, je n’envisageais pas d’envoyer Rival en maison d’édition, parce que j’ai écrit d’autres types de romans après celui-là. Peut-être que le premier roman n’est pas le bon (c’est souvent ce qu’on dit). Je n’avais pas tant de recul que ça. C’est un récit que j’ai écrit à une période très particulière de ma vie ; j’avais 17 ans et finalement, je n’ai pas écrit de romance après ça (avant la suite). J’avais écrit des romans fantastiques, d’horreur, etc.,  et je n’avais aucune idée de la façon dont je voulais avancer (si je voulais continuer dans l’imaginaire). De plus, je n’avais aucun recul sur la qualité de ce roman. Il faut se sentir prêt à entrer dans l’édition.

Fin 2021, je relis Rival et je me dis que j’ai mis beaucoup de moi dans ce roman. J’ai réussi à mettre quelque chose de personnel et je crois que je ne vais pas le regretter si je le propose à l’édition. […] J’ai envoyé mon manuscrit à trois maisons d’édition ; Hachettes Roman m’a répondu. D’abord, j’ai reçu un mail pour me dire que le roman était reçu en comité de lecture et puis, un mois après, j’ai su qu’il était accepté. Quand j’ai rencontré mon éditrice et toute l’équipe éditoriale d’Hachettes Roman, ils m’ont dit qu’ils avaient déjà remarqué mon roman sur Wattpad, mais que ce n’était peut-être pas le moment en termes de business. […]

Donc ça s’est fait un peu de façon croisée. C’est cette réunion de facteurs qui a abouti à l’édition.

Édition
Comment c’était pour toi, en tant qu’autrice, de prendre les remarques de l’éditrice sur les incohérences ou ce que tu pouvais développer davantage ?

M. Chamarré - Je sais que je lisais toutes les corrections, mais je ne touchais à rien. Je laissais quelques jours, histoire de redescendre émotionnellement parce que sur le coup, je ne savais plus où j’étais. Au début, on n’est pas forcément d’accord avec ces corrections et après, on se dit « ah oui ». Donc voilà, moi je travaillais en deux temps : le temps de la réception et ensuite, le temps de réflexion face à ces suggestions.

[…]

J’avais envie d’être challengée avec Rivale ; je voulais être éditée parce que je voulais des retours professionnels sur mon texte et progresser grâce à ça ; c’est vraiment ce qui m’a motivée à entrer dans l’édition. Finalement, je n’avais pas encore la force à l’intérieur de moi pour être complètement challengée. Et avec Ennemie, ça a pu être le cas. C’est difficile aussi émotionnellement parce que c’est une grosse remise en question, mais j’espère qu’avec mes romans suivants, j’aurai la capacité émotionnelle de prendre des critiques et de pouvoir grandir au travers de ça.

D’un autre côté, les corrections éditoriales, ce n’est pas seulement accepter des critiques, changer son texte et céder. C’est aussi dire qu’on n’est pas d’accord avec les corrections et justifier avec un paragraphe qui peut être très très long, mais qui explique à l’éditeur pour quelles raisons on a écrit ça.

Finalement, l’éditeur vient nous préparer à la phase de sortie en libraire. Ses critiques viennent consolider notre argumentation autour du texte ; on peut répondre : « j’ai écrit tout ça pour cette raison et voilà ce que je voulais dire ». Ça nous oblige vraiment à rentrer dans les profondeurs de notre texte et ça, c’est d’une richesse incroyable.

Le conseil à la communauté
Est-ce que tu aurais un conseil à donner à nos auteurs pour terminer leur premier roman ?

M. Chamarré - Avant, j’aurais donné certains conseils, mais aujourd’hui, je serai beaucoup plus souple parce que l’écriture, je crois que c’est quelque chose qui est différent pour chacun. En tout cas, ce qui m’a aidé à terminer mon premier roman, c’est une régularité, une discipline. J’ai longtemps écrit sans terminer de romans. J’ai écrit et terminé Rival le jour où je me suis dit « J’en ai marre. Je n’arrête pas d’écrire et je ne termine pas de roman ». À l’époque, j’ai vu que la longueur minimale pour un roman était de 40 000 mots donc je me suis dit que j’allais écrire 1000 mots par jour pendant 40 jours pour avoir un roman. Mon roman était bien plus long que ça et ça ne m’a pas pris 40 jours (ça m’en a pris beaucoup plus). Mais l’idée de me dire « tous les soirs, j’écris 1000 mots et je ne ferme pas mon ordinateur tant que je n’ai pas écrit ces 1000 mots », ça m’a beaucoup aidée. […]

C’est un conseil un peu pratique, mais je nuance ce conseil en disant qu’il faut s’adapter à soi-même ; il faut être souple.

Maxandre Chamarré

auteure

éditions hachette | 592 pages | 19e papier / 13.99e numérique

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