Aujourd’hui, au menu, 3 conseils pour écrire une scène de combat. Je ne vais pas vous donner de recette magique, mais bien quelques ingrédients que j’ai pu rassembler à travers mes lectures, mes pérégrinations sur internet et le sondage que nous avons pu mener au sein de la communauté Pluméenne.
sommaire
- Oubliez l'énumération
C’est le piège. Le gros gros piège. Impossible de ne pas tomber dedans, surtout au début.
Vous êtes du genre à imaginer le moindre mouvement, comme dans un film. Chaque scène, avec une musique qui va avec, dans votre tête. Cette scène, vous y réfléchissez tout le temps. Vous voulez transmettre le moindre impact au lecteur ! Sauf que…
Le médium n'est pas fait pour ça.
A la caméra, ça rendrait bien (et encore…) mais sur papier, vous allez vous retrouver avec un mur de texte que le lecteur va lire en diagonale. Vous-mêmes avez lu en diagonale le combat opposant Kenji à Akira, ne mentez pas.
Bref. Comment faire? Quelques pistes pour vous aider :
- Privilégiez les phrases dynamiques et courtes. Le tempo est rapide, votre texte l'est probablement aussi. A voix haute, voyez comment vous tendrez normalement à accélérer le rythme de lecture.
- Du détail, oui, mais pas tout le temps. Portez la focalisation sur les choses qui doivent marquer le lecteur.
- Le combat est une danse, ça va, ça vient, des fois on rate, des fois on excelle... et c'est surtout pas une liste de course : "il a tapé ici, vous savez pourquoi? il a tapé là en retour, et il s'est pris un coup en retour". C'est rythmé, mais c'est pas automatique. Variez.
- Laissez une part d'imagination ! Déjà vous gagnerez du temps, mais aussi, n'oublions pas que le livre, l'histoire, fait son bout de chemin dans l'imaginaire. "Le livre [...] l’emporte sur l’audiovisuel, là où il ouvre à la rêverie, à l’imaginaire, au monde intérieur" écrivait l'anthropologue Michelle Petit. Là où l'image est créée et présentée par le réalisateur, le lecteur doit visualiser et s'imprégner du décor et de l'action, alors laissez lui une petite marge de manœuvre !
Le média littéraire traditionnel n’est pas un bon vecteur pour les scènes d’action et c’est très facile de perdre le lecteur là où le support graphique (BD, cinéma) arrive à retranscrire le mouvement par l’image et des effets graphiques. Pourquoi essayer de ne pas trop se concentrer sur la chorégraphie mais au contraire, aller « à l’intérieur » du personnage, dans ses pensées et ses émotions?
- La puissance de l'enjeu est supérieure à celle du coup porté
Sous ce titre tout à fait poétique, suppose l’idée que, paradoxalement, ce qui fait le combat, c’est ce qui se trouve autour. Le monde ne s’arrête pas dès que les personnages se battent. Alors il convient d’explorer, je pense, ces quelques pistes :
- Comment en est-on venu là?
- Quelles sont les forces en puissances? quel est le gain, la perte? et comment se retranscrivent-ils dans l'affrontement?
- Jouez avec l'environnement pendant le combat : poussière, fumée, changement dans la luminosité, senteurs... c'est rare que deux personnages, seuls, s'affrontent dans une plaine plate, en plein jour, et vide à des mètres à la ronde...
- Un conflit armé ou pas, mais surtout un conflit humain
Un combat, c’est « censé être rare » si on s’attarde sur son essence ; le combat, c’est le point de non retour. C’est le point de rupture, là où toute tentative de résolution du conflit autrement que par la violence (et donc prise de risque, dégâts moraux et matériels…) a échoué. Le combat, c’est obligatoirement un drame pour les deux (ou plus) partis. Alors oui, ce ne sont pas forcements des humains ; que ce soit à l’épée ou à la magie, ou encore l’arme à feu, un conflit reste entre êtres pensants. Ces êtres pensent, avant, pendant, et après l’affrontement. Quand bien même ce combat n’aurait pas des conséquences dantesques et mondiales et que ce n’était qu’au final qu’un entraînement entre deux personnages : que vient-il raconter? Quel enjeu cet affrontement, même uniquement symbolique, revêt-il pour les personnages? Dans chaque combat, il y a un gagnant et un perdant. Même le plus petit des combats n’échappe pas à la règle.
- Première chose, qui, nous le pensons, est plus importante encore que les coups portés : le dialogue. Qu'il soit entre personnages (du même camps ou adversaires) ou au sein d'eux-mêmes.
- Appuyez les conséquences émotionnelles et physiques du combat sur les personnages. Ils ne sont pas le prétexte au combat ; c'est le combat qui est leur prétexte.
- Une scène de combat créée de l'urgence, du risque, du dilemme.
- Un combat a toujours de lourdes conséquences, visibles ou invisibles. Votre personnage ou même votre récit devrait être impacté. Il y a un "avant" et un "après".
Le plus important dans un combat n’est pas le coup de poing, mais le point final qu’il assène à un conflit qui prend racine dans votre récit.
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