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les archétypes

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Vous avez peut-être entendu parler des archétypes, sortes de modèles (ici, de personnages) qui regroupent plusieurs caractéristiques reconnaissables et que l’on retrouve dans de nombreux ouvrages, sous différentes formes. Archétype de l’enfant, de l’altruiste, de l’orphelin… il y en a pour tous les goûts, et c’est ce que je vous propose de découvrir dans cet article !

sommaire

Un archétype (je trouve que ce mot sonne très bien, pas vous?), au sens général, est une sorte de modèle premier et original (d’une œuvre, par exemple). Lorsque l’on parle d’archétypes de personnages, on désigne plusieurs modèles de personnages distincts que l’on retrouve dans de nombreux récits et dans de nombreuses cultures. Chaque archétype de personnage possède des caractéristiques propres, et on peut généralement prédire les actions et/ou le comportement de certains personnages en identifiant leur archétype.

Il y a fort à parier que nombre de vos personnages correspondent à un ou plusieurs archétypes à la fois, mais pas de panique, cela ne veut pas dire qu’ils manquent d’originalité ou qu’ils donneront forcément un air de déjà-vu à votre lectorat. En effet, les archétypes ne sont que des sortes de guide : vous pouvez les suivre ou non, et si par hasard un de vos personnages correspond à un archétype alors que vous n’aviez pas forcément décidé de le suivre, vous avez plein de marge de manœuvre pour lui attribuer des caractéristiques propres et faire ressortir ses qualités individuelles.

De plus, vous pouvez toujours mélanger des archétypes, et ce de façon volontaire ou non. Ce qui est génial avec la variabilité individuelle, c’est qu’un personnage peut à la fois partager des caractéristiques avec un archétype défini et en posséder d’autres qui le placent dans une catégorie à part. Pour autant, cela ne niera pas forcément son appartenance audit archétype, puisqu’il ne faut pas cocher toutes les cases d’un archétype pour s’en rapprocher. Par ailleurs, on peut interpréter les archétypes d’une multitude de manières, d’où l’importance de ne pas se forcer à les suivre ou au contraire les éviter à tout prix : si votre personnage est pensé de façon suffisamment complexe et réaliste, votre lectorat saura voir plus loin que la ou les cases dans lesquelles on peut le placer.

Le héros

Cet archétype est sans doute l'un des plus répandus et connus, puisque de nombreux personnages d'œuvres littéraires ou cinématographiques peuvent être placés dans cette catégorie.

Les personnages, généralement les protagonistes de leurs histoires respectives, appartenant à cet archétype se caractérisent d’abord par un fort sentiment du devoir : c’est ce sentiment qui les pousse à se lancer en quête de quelqu’un ou quelque chose, ou encore de partir à l’aventure suite à un élément déclencheur.

Cependant, les héro.ïne.s font souvent face à de nombreux questionnements et doutes lors de leur parcours. Ces questionnements sont fréquemment à l’origine de remises en question et permettent de souligner les faiblesses, parfois nombreuses, des héro.ïne.s. Néanmoins, vous remarquerez que malgré toutes les difficultés qui s’opposent à eux, les personnages correspondant à cet archétype restent confiants, ce qui leur permet d’avancer.

En revanche, leur sourire en apparence inébranlable peut, à de nombreuses occasions, disparaître. C’est le signe d’une certaine fragilité émotionnelle que partagent généralement les héro.ïne.s, fragilité qui s’effacera à mesure que les épreuves vécues leur feront gagner en maturité.

Ces épreuves peuvent être, au-delà des doutes évoqués plus tôt, des moments de regret ou des dilemmes difficiles à résoudre. En effet, aussi confiants soient-ils, les personnages appartenant à cette catégorie héroïque sont souvent inexpérimentés, bien que très entraînés. Ainsi, si vous souhaitez créer un être ayant le profil d’un héros, vous avez une grande marge de manœuvre pour le confronter à diverses aventures qui le feront gagner en pratique, ce qui lui permettra de mûrir physiquement et psychologiquement.

Si vous avez bien suivi jusque-là, vous aurez pu remarquer que cet archétype se retrouve très souvent chez les protagonistes de shônen. Ainsi, on pourrait citer des personnages comme Naruto Uzumaki, de Naruto, ou Izuku Midoriya, de My Hero Academia, pour illustrer l’archétype du héros ou de l’héroïne. Bien évidemment, il y a quantité d’autres personnes que l’on pourrait citer, sans se limiter aux shônen.

Pour finir, il est nécessaire de rappeler qu’il existe aussi des anti-héro.ïne.s, qui se distinguent des héro.ïne.s, mais qui ne sont pas des antagonistes pour autant. Ces personnages-là ont des caractéristiques qui ne conviennent pas à ce que l’on attendrait d’un.e héro.ïne classique, ce qui fait qu’ils peuvent rapidement être mal-aimés du public. Ils peuvent aussi être des héros malgré eux, en le devenant alors que rien ne les destinait à une telle voie de prime abord.

L'orphelin

Son nom est plutôt explicite, puisque les personnages appartenant à cet archétype sont caractérisés par l'absence de parents. Les orphelin.e.s ont une condition modeste, étant donné que la disparition de leurs parents s'accompagne d'une pauvreté marquée, d'un statut social peu respecté voire d'un capital culturel assez pauvre.

Les personnages de cet archétype vont souvent chercher à s’émanciper de ce statut et quitter leur condition en bas de l’échelle sociale pour s’élever, au rang d’héro.ïne par exemple. Ce faisant, ils se lancent donc dans une quête identitaire mais aussi une quête d’amour. Ces quêtes peuvent être guidées par le désir de retrouver leurs parents ou d’acquérir une certaine reconnaissance, mais rien ne les empêche de suivre un autre chemin.

De plus, il arrive que la volonté de quitter un statut peu enviable n’aboutisse pas, et qu’à la fin du récit, les orphelin.e.s présenté.e.s n’ont pas réussi à se détacher de leur condition misérable, voire, dans le pire des cas, sont tombé.e.s encore plus bas qu’au début du récit. Eh oui, si vous voulez la jouer sadique, vous pouvez toujours décider de faire souffrir vos personnages en les forçant à endurer une situation désastreuse durant toute l’histoire…

Parmi les personnages correspondant à l’archétype de l’orphelin.e, on peut citer Violette, Klaus et Prunille, qui sont les protagonistes des Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire. Malgré leurs talents respectifs, les trois enfants Baudelaire ne parviennent pas à échapper aux malheurs qui les guettent, ce qui fait de leur histoire un bon exemple du terrible destin que l’on peut infliger aux personnages orphelins. Autrement, on peut mentionner Sasuke Uchiwa, de Naruto, ou Harry Potter, de Harry Potter, qui réussissent à passer outre la mort de leurs parents pour s’élever au rang de héros, malgré les difficultés rencontrées en chemin.

L'enfant

L'archétype de l'enfant inclut les personnages caractérisés par de traits comme la vulnérabilité, l'innocence, la pureté, la spontanéité, etc... 

Ceux-ci ont ainsi tendance à idéaliser le monde de fait de leur naïveté, ce pourquoi cet archétype ne concerne pas que les individus dont l’âge se situe dans l’enfance : en effet, cet archétype désigne plus une manière de pensée particulièrement candide plutôt qu’un certain âge.

C’est cette fameuse manière de penser qui constitue le talon d’Achille des personnages enfantins. En effet, ils sont souvent impulsifs et leur capacité à prendre des décisions raisonnées avoisine le zéro pointé, soyons honnêtes, ce qui leur cause souvent du tort.

De ce fait, si vous décidez d’intégrer un ou plusieurs êtres particulièrement enfantins dans leur histoire, il faut tout de même parvenir à les faire évoluer (au travers d’une quête par exemple), sans quoi ces personnages risquent de n’être définis que par leur incompétence involontaire, ce qui peut plomber le récit tout en ne leur permettant pas d’être utiles d’un point de vue scénaristique.

Parmi les personnages pouvant correspondre à l’archétype de l’enfant, on retrouve par exemple Ron Weasley de Harry Potter, qui gagne en maturité au cours de ses aventures, Peter Pan, qui refuse de grandir et semble chercher une figure maternelle, ou encore Sheldon Cooper de Young Sheldon, un enfant surdoué qui n’en garde pas moins certains traits très enfantins.

L'altruiste

Les personnages que l'on peut caser dans l'archétype de l'altruiste ont tout pour être appréciés : ce sont de véritables super-personnages qui allient la bienveillance, l'esprit du sacrifice, l'optimisme, l'acceptation de soi et des gens qui les entourent.

Ce sont des personnages inspirants qui pourraient être décrits comme parfaits.

Mais cela serait oublier certains des défauts des altruistes, qui malgré toutes leurs qualités ne sont pas exempts de faiblesses. En effet, l’archétype de l’altruiste ne regroupe pas que des Mary Sue (pour rappel, une Mary Sue est un terme péjoratif pour désigner un personnage idéalisé qui n’est souvent que la projection de l’auteur.e dans un récit), et les personnages qui correspondent à ce groupe peuvent se retrouver face à des problèmes comme un manque de confiance en soi, une peur de l’échec ou encore une fâcheuse tendance à se faire passer après tout le monde. Pire encore, les altruistes, du fait de leur vision du monde parfois utopique, peuvent avoir des difficultés à reconnaître le mal, ce qui a pour conséquence de les rendre vulnérables à la manipulation.

Autrement, tous.tes les altruistes ne sont pas des êtres entièrement purs ni gentils. En effet, vous pouvez choisir de créer un personnage dont l’altruisme a des limites et qui sait se montrer ferme voire succomber à une part d’ombre plus ou moins marquée si cela est justifié.

Parmi les personnages résolument altruistes, on peut mentionner Superman, qui incarne une certaine abnégation, Brienne de Torth de Game of Thrones, qui cherche à protéger les filles de Catelyn Stark malgré leur refus, ou encore John Coffey de La Ligne verte, à l’empathie et à la capacité de guérison remarquables.

Le mentor

Il est n'est pas improbable que vos personnages, aussi débrouillards soient-ils, aient besoin d'une forme de mentor à un moment ou un autre de leur aventure : cela peut être un.e parent.e, un.e maître.sse, un.e professeur.e...

Les mentors font office de figures de guide par excellence, puisque leurs connaissances théoriques et pratiques excèdent celles de leur élève, du moins dans dans certains domaines. Leur sagesse et leur maturité leur permettent de transmettre lesdites connaissances de façon à ce que la personne qui les reçoit y réfléchisse et en sorte grandie, ce qui est une façon un peu enjolivée de dire que les mentors vont rarement partager directement leurs connaissances, préférant offrir une solution aux problèmes de l’élève de façon détournée pour lui permettre d’y réfléchir seul.e (ç’aurait été trop beau sinon). Cependant, il faut faire attention à ce que les énigmes ou les indices donnés par le mentor ne soient pas vagues au point de frustrer le lectorat et de n’apporter aucune aide aux personnages !

Tout comme les personnages altruistes, les mentors ne sont pas invincibles, malgré leur érudition ou leur bon sens. En effet, les figures de guide ont généralement un terrible point faible en commun : elles sont mortelles. Ainsi, la plupart du temps, c’est le destin qui vient séparer les mentors de leurs élèves, en infligeant une mort (parfois métaphorique) inévitable aux premiers. Ce sera donc aux apprenant.e.s de surmonter cet événement en traçant leur propre voie, tout en continuant de s’appuyer sur les enseignements de leurs guides.

Les mentors ont d’autres faiblesses, telles que le fait que les antagonistes ont tendance à les prendre pour cible (pourquoi s’attaquer aux protagonistes si on peut les faire souffrir en menaçant leur chère figure de guide ?) ou le fait que dans de nombreux récits, ils ne sont jamais là quand les autres personnages ont besoin d’eux. Parfois, au contraire, il arrive que les personnes appartenant à cet archétype veuillent surprotéger le personnage qui leur sert d’élève. Cet attachement parfois excessif ainsi que d’autres éléments font que les mentors peuvent devenir manipulables, à l’instar des personnages appartenant à l’archétype de l’altruiste.

Les personnages célèbres que l’on pourrait considérer comme des mentors sont Maître Yoda de Star Wars, Gandalf du Seigneur des Anneaux (entre autres) ou encore Albus Dumbledore de Harry Potter. Tous trois ont en commun une grande sagesse, un certain goût pour les paroles énigmatiques ainsi qu’une grande maîtrise de leurs disciplines respectives.

Le joker

A l'inverse du mentor, le joker est là pour servir de boute-en-train. En effet, cet archétype regroupe les personnages qui aiment perturber le cours des choses, jouir de plaisirs simples ou encore s'adonner à des actes malsains.

Dans de nombreux récits, les jokers interviennent pour taquiner voire rabaisser certains personnages, souvent des mal-aimés du public. Les personnages concernés par cet archétype vont ainsi chercher à blesser ou du moins titiller volontairement certains membres de leur entourage au travers de tactiques souvent retorses et assez sadiques.

Si vous décidez d’introduire un personnage possédant ces caractéristiques dans votre histoire, attention à ce que cela ne devienne pas redondant pour autant. En effet, l’une des caractéristiques des personnes pouvant être considérées comme des jokers est le manque d’évolution : elles ne changent généralement pas de comportement au cours du récit, ce qui peut mener à une impression de répétition quant à leurs actions.

De bons exemples de jokers seraient Hisoka, de Hunter X Hunter, Negan de The Walking Dead ou encore Cruella d’Enfer des 101 Dalmatiens, à cause de leur sadisme marqué et de la portée clairement malfaisante de leurs actes.

Le vengeur

Comme son nom l'indique, le vengeur va repayer un acte qui l'a marqué aux personnes qui l'ont perpétré. Si vous souhaitez présenter une telle personne dans votre histoire, il vous appartiendra donc d'établir de quoi ou qui elle souhaite se venger, et pour quelles raisons. 

La quête des vengeur.esses n’a pas des buts nobles pour avènement, mais bien une volonté de laver le passé dans le sang et la mort.

Mais, pour atteindre leur but, qui relève souvent d’une obsession, les vengeur.esse.s s’imposent d’abord un code de conduite strict. Ainsi, leur comportement est régi par certains principes, tels que le fait de garder leur identité secrète, ne pas chercher à s’allier à d’autres personnes, parfaire leur entraînement en ne perdant jamais leur but de vue… De ce fait, ces solitaires dans l’âme changent souvent drastiquement d’identité au cours de leur quête, mais attention à garder une certaine cohérence dans leurs actes malgré tout.

Il existe une grande variété de profils de personnages vengeurs, parmi lesquels on retrouve par exemple Arya Stark de Game of Thrones, qui désire tuer un grand nombre de personnages, ou John Wick de John Wick, ancien tueur à gage ayant décidé de poursuivre les mafieux qui l’ont aggressé.

A retenir !

Un archétype est un modèle particulier de personnage que l'on retrouve dans de nombreux récits. Nous en avons abordé sept :

  • Le héros

Caractéristiques premières : sentiment du devoir, très entraîné.e, veut partir à l'aventure
Faiblesses : nombreux doutes, se heurte à des dilemmes, très inexpérimentée
Exemple : Izuku Midoriya, Naruto Uzumaki

  • L'orphelin

Caractéristiques premières : n'a pas de parents, condition très modeste, va donc chercher à quitter cette condition et éventuellement retrouver ses parents
Faiblesses : parfois, ne réussit pas à quitter son statut misérable
Ex. : les orphelins Baudelaire, Sasuke Uchiwa, Harry Potter

  • L'enfant

Caractéristiques premières : innocence, pureté, spontanéité, gagnent en maturité au cours d'une quête
Faiblesses : impulsivité, vulnérabilité, est peu raisonnable
Ex. : Peter Pan, Ron Weasley, Sheldon Cooper

  • L'altruiste

Caractéristiques premières : personnage « parfait » qui allie bienveillance, optimisme, esprit du sacrifice et acceptation de soi et des autres
Faiblesses : idéalise le monde, manque de confiance en soi, peut se faire manipuler
Ex. : Superman, Brienne de Torth, John Coffey

  • Le mentor

Caractéristiques premières : beaucoup d'expérience et de maturité, fait office de figure de guide
Faiblesses : se fait cibler par l'antagoniste, facilement manipulable, finit par mourir
Ex. : Albus Dumbledore, Maître Yoda, Gandalf

  • Le joker

Caractéristiques premières : boute-en-train, aime perturber les choses, est sadique et malsain et cible les personnages mal-aimés
Faiblesses : ses actions peuvent devenir redondantes
Ex. : Hisoka, Cruella d'Enfer, Negan

  • Le vengeur

Caractéristiques premières : solitaire à l'identité secrète ; veut se venger dans le sang et la mort (c'en devient une obsession), s'entraîne sans relâche, évite les alliances
Faiblesses : potentiellement tous les points ci-dessus, doit conserver une conduite cohérente malgré tout
Ex. : Arya Stark, John Wick

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